La formation à la conduite moto vue par les moniteurs : Analyse des pratiques professionnelles
Les travaux réalisés au niveau international dressent un tableau mitigé de l’efficacité des formations à la conduite deux-roues motorisés, ces dernières n’ayant que peu d’impact sur les comportements des motards novices.
Si la littérature s’est penchée sur les conséquences du suivi d’une formation sur les capacités et compétences des novices, peu de choses sont en fait connues sur le contenu de ces formations. L’objectif de cet article est de recenser et de décrire les pratiques mobilisées par les moniteurs pour former leurs élèves à la conduite, puis de connaître l’impact de la matrice GDE dans les formations. Quatorze moniteurs de moto ont participé à des entretiens semi- directifs et neuf catégories de pratiques ont été extraites. Cinq pratiques sont considérées comme « bonnes » : adapter la difficulté de la tâche, individualiser les apprentissages, rendre l’apprentissage vivant, apprendre plus que ce qui est demandé pour obtenir le permis, et travailler les aspects cognitifs et psychologiques. Quatre sont perçues comme « mauvaises » : ne pas utiliser les pratiques évoquées ci-avant, ne pas ou mal enseigner les techniques de conduite, se focaliser uniquement sur l’examen, et manquer d’exemplarité. La discussion reviendra sur les caractères de « bonnes » et « mauvaises » pratiques au regard de la matrice GDE et des psychologies de l’éducation et de l’apprentissage. Nous proposerons également des pistes d’amélioration de la formation et de l’examen du permis deux-roues motorisés.
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