30km/h à Paris : un an après, quel bilan ?
Depuis le 30 août 2021, la limitation de vitesse à Paris a été abaissée à 30km/h. Un an après, qu’en pensent les automobilistes ? Les cyclistes ? La pollution a-t-elle diminué ?
Une petite révolution sur les routes parisienne avait eu lieu le 30 août 2021 : l’abaissement de la limite de vitesse maximale à 30 km/h. Mais aujourd’hui les automobilistes ont-ils vraiment levé le pied ? "Je roule toujours légèrement au-dessus de la limite", nous explique une conductrice parisienne. "C’est pas fait pour rouler à 30 une voiture !", peste un homme au volant d’un utilitaire.
La vitesse a diminué de 1,8 km/h
En réalité, la vitesse aurait véritablement baissé dans les rues de Paris. Selon une étude réalisée par l’application Coyote, et révélée par nos confrères de RTL, la vitesse moyenne a diminué de 1,8 km/h. Toujours selon le leader des GPS connectés, le nombre de voitures en circulation dans la capitale a également baissé de 4%.
Le constat est partagé par une cycliste dans le XVème arrondissement. "Les voitures roulent moins vite, elles s’arrêtent lorsque nous avons la priorité. Ca va beaucoup mieux avec les automobilistes. C’est incontestable", se réjouit-elle, en enfourchant sa bicyclette. Plus loin, dans la rue de Vaugirard, un autre cycliste regrette que sur les grands axes, les automobilistes ne lèvent pas le pied : "Là où ils n’y a pas de zone cyclable assez bien délimitée, les voitures roulent toujours aussi vite."
Selon Frédéric Kroff, porte-parole de l’association "Mieux se déplacer à bicyclette", la législation va dans le bon sens mais ce n’est pas suffisant : "Il faut renforcer les contrôles, pour le moment les 30 km/h ne sont pas systématiquement respectés." Il a lui-même réalisé des contrôles de vitesse sur certains grands axes parisiens.
Coup de frein sur la pollution ?
Plusieurs objectifs étaient portés par cette mesure d’abaissement de la vitesse et notamment celui de diminuer la pollution sonore dans la capitale. "Mathématiquement, le bruit aurait dû diminuer de trois décibels mais dans la pratique c’est plus compliqué que cela, explique Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, néanmoins sur quelques tronçons et notamment sur les quais rive gauche, on observe des diminutions significatives."
On ignore encore quels effets a eu la diminution de la vitesse sur la pollution atmosphérique. Aucune étude n’a été menée sur le sujet.