dimanche, 8 décembre 2024|

6 visites en ce moment

 

L’Institut de l’Engagement réalise un sondage sur l’engagement de la jeunesse française à l’occasion de son dixième anniversaire

Comment et pourquoi la jeunesse française s’engage-t-elle ? Jusqu’où est-elle prête à aller pour concrétiser son engagement ? Quelles sont les attentes des jeunes vis-à-vis des dirigeants ? Quel est l’impact de l’engagement dans leurs choix de vie ? Pour répondre à ces questions, BVA a sondé un échantillon représentatif de 800 jeunes âgés de 18 à 24 ans.

Les jeunes s’engagent … presque sans le savoir !

L’engagement des jeunes n’est pas moins important que celui de leurs aînés. Il est simplement différent. Ils s’engagent de façon plus individuelle et ponctuelle, autour de causes bien précises. Ainsi, aujourd’hui, les jeunes sont peu nombreux à s’investir de façon régulière dans un parti (14%), un syndicat (15%) ou même une entreprise de l’économie sociale et solidaire (19%), mais leur engagement s’exprime d’une autre manière : 40% signent régulièrement des pétitions, 41% relaient les posts d’influenceurs sur les réseaux sociaux sur des causes qui leur tiennent à cœur, 51% boycottent ou choisissent des marques en fonction de leurs convictions.
Or toutes ces actions ne leur paraissent pas nécessairement relever de ce qu’on appelle « l’engagement » : ainsi, 45% des jeunes nous ont déclaré ne pas se sentir particulièrement engagés, alors même que parmi eux, une grande partie s’implique dans au moins une de ces actions individuelles (67%) ! La notion d’engagement semble ainsi encore fortement corrélée dans les esprits à une forme d’action traditionnelle via une structure collective, mais il serait faux d’en déduire un désengagement massif des jeunes.

Agir au sein ou à l’extérieur d’une structure ? Le dilemme de la jeunesse…

Comment être le plus efficace dans son engagement ? Vaut-il mieux agir au sein d’une structure ou d’une institution pour changer les choses et être au cœur des prises de décisions afin d’avoir plus de pouvoir ? Ou agir en dehors de toute structure, pour conserver sa liberté et rester fidèle à ses convictions ? A cette question, les jeunes sont loin de répondre de façon unanime : 51% pensent qu’il vaut mieux être « in », 46% qu’il est préférable d’être « out ».
L’enquête montre que la jeunesse est traversée par de nombreuses lignes de division liées notamment à des données socio-culturelles. Aujourd’hui, les jeunes titulaires d’un bac+5 ou plus (61%) sont une nette majorité à considérer qu’il vaut mieux agir à l’intérieur du système pour faire changer les choses ; quand les jeunes non diplômés (61%) ou issus de foyers plus populaires (50%) sont une majorité à ne plus y croire et à préférer agir de l’extérieur.
Même si l’on observe des différences socio-culturelles, les jeunes restent quel que soit leur profil, partagés sur le sujet : une minorité non négligeable de diplômés Bac+5 considèrent qu’il faut agir en dehors du système (37%).

Renoncer à un travail pour être en accord avec ses valeurs. Phénomène de tendance ou véritable tournant ?

Un jeune sur cinq (21%) déclare avoir déjà renoncé à un travail ou une proposition d’emploi en raison de ses convictions ou de son engagement : ce chiffre est minoritaire mais néanmoins très significatif et témoigne sans doute d’une réelle prise de conscience chez certains jeunes, qui refusent d’accepter un travail s’il n’est pas conforme à leurs valeurs. C’est notamment le cas de 30% des diplômés Bac+5, qui ont sans doute davantage de moyens ou de possibilités pour aller au bout de leur démarche.

Plus que des discours, les jeunes veulent que les dirigeants s’impliquent personnellement !

Lorsqu’ils ont renoncé à un travail ou une proposition d’emploi pour être fidèles à leurs convictions, les jeunes l’ont avant tout fait pour des raisons environnementales (36%) mais aussi parce qu’ils déploraient un manque d’engagement personnel de la part des dirigeants de l’entreprise (38%), signe que les jeunes sont en forte attente à l’égard des entreprises avec une demande explicite d’incarnation et d’exemplarité de la part des dirigeants.
Le niveau d’exigence des jeunes ne s’applique donc pas seulement aux discours et aux actions qu’une entreprise en tant qu’entité peut mener, mais au comportement même de ses dirigeants, sans doute parce que les jeunes voient en eux un levier efficace pour « embarquer » un collectif et faire réellement bouger les choses… ou au contraire un frein handicapant si ces derniers ne se montrent pas suffisamment impliqués à titre personnel.
Une fois embauchés dans une entreprise, ils osent beaucoup moins s’engager : la moitié des jeunes actifs (46%) considèrent que le travail n’est pas le lieu pour s’engager et afficher ses opinions personnelles. Seuls 10% estiment qu’il faut s’engager et prendre part à des actions collectives sur son lieu de travail, tandis que 43% adoptent une position médiane assez neutre (il faut s’engager mais en affichant ses convictions avec modération). Tout se passe comme si les jeunes se montraient plus frileux à s’impliquer une fois dans l’entreprise, en considérant peut-être que c’est à ceux qui sont aux commandes d’agir. Ils expriment leur engagement davantage en amont, en refusant d’intégrer une entreprise ou réaliser un métier qui leur déplairait.

L’engagement, le choix d’une vie ? Un axe structurant de la vie d’un jeune sur deux

L’engagement des jeunes va au-delà du monde du travail puisque certains en font un axe structurant de leur vie amoureuse (56% des personnes concernées déclarent que leur engagement a compté dans le choix de leur couple) ou amicale (54% des personnes concernées en ont tenu compte dans le choix de leurs amis). Certains vont même jusqu’à renoncer à une relation amoureuse (29%) ou amicale (36%) pour cette raison : près de la moitié (46%) ont renoncé à l’un ou l’autre.
Les jeunes en tiennent également compte dans leur consommation puisque la majorité d’entre eux en font un axe significatif du choix de leurs loisirs (56% des personnes concernées) ou le traduisent en boycott ou choix spécifiques à l’égard des marques (55%). Un exemple frappant à ce titre : 29% ont déjà renoncé à une destination de vacances en raison de leurs convictions.

Notons enfin que si globalement, les jeunes qui se disent engagés estiment que cela a un impact positif – et uniquement positif – dans leur vie (61%), 38% sont plus nuancés et soulignent aussi les effets négatifsque cela peut engendrer dans leur vie. Parmi eux, 40% l’expliquent par les critiques qu’ils peuvent recevoir de la part de leur entourage, voire la mésentente que cela peut engendrer (28%) ; mais aussi parce que cela peut entraîner un sentiment important de frustration (34%), notamment chez ceux qui sont sensibles à des causes géopolitiques (48%) ou environnementales (43%).

Méthodologie de l’étude :
Étude réalisée par Internet du 8 au 15 novembre 2022 sur un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 24 ans, représentatif de la population de cet âge. La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle de l’interviewé et de la personne de référence du ménage, région et catégorie d’agglomération.



modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 
A propos de Fédération Française des Motards en Colère de Loire Atlantique
Nous avons envoyé un questionnaire (il est ici) aux principaux candidats aux législatives dans le département. François De Rugy (député sortant EELV - 1ère circonscription) a répondu au questionnaire sur son site. Sa réponse est ici. Christophe Priou (député sortant UMP - 7ème (…)
En savoir plus »