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Là où nos bottes nous mènent … Episode 3 Saison 2019 : ORT

La FFMC 44 participe au colloque organisé par l’ORT (Observatoire Régional des Transports) le 13 juin 2019
(Un compte-rendu long, mais plein d’informations pour une longue journée)

La défense des usagers en 2 et 3 RM passe, entre autres actions, par la compréhension du modèle de voirie impulsé par et pour des décideurs territoriaux ou nationaux, ainsi que par l’interaction que peut mettre en place la FFMC avec les politiques et les chercheurs en mobilité.

C’est ainsi que le 13 juin 2019, deux bénévoles (membres du Conseil de la FFMC 44) ont usé leurs bottes sur le sol de l’IFSTTAR de Bouguenais (IFSTTAR : Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux).
Notre objectif était d’une part de glaner des informations sur le devenir des véhicules autonomes ainsi que sur les expérimentations, et d’autre part (si nécessaire) de rappeler la présence des 2 RM avec leurs spécificités de conduite dans le flux de circulation.
Le thème de cette journée était : Véhicules autonomes et connectés, quels enjeux et initiatives pour les mobilités de demain ?

Au programme : 8 intervenants avec la volonté de couvrir le plus possible de sujets, mais 5 pour la route : voilà ce que nous avons appris de chacun et ce que nous avons exprimé devant l’assemblée d’une quarantaine de personnes.

M. Hervé PHILIPPE (DGTIM : en charge du cadre des expérimentations). Toutes les expérimentations de véhicules autonomes passent la validation de la DGTIM car il faut contourner la Convention de Vienne (rappel : le véhicule doit avoir un conducteur pleinement responsable). Ces véhicules ont alors des plaques d’immatriculation spécifiques. Les demandes d’expérimentation sont déclaratives et avec une convention CEREMA. Trois cadres sont vérifiés ; la présence d’un contrôleur (pseudo conducteur), un réseau routier limité et adapté, une fenêtre temporelle. Il y’a toujours une baisse de la vitesse sur le réseau concernée.
 FFMC 44 : lors de la mise en place des expérimentations, comment tenez-vous compte de la présence des 2 RM ? Des usagers vulnérables ?
 M. PHILIPPE : Les programmes doivent pouvoir tenir compte systématiquement des vélos, piétons. Pour les motos, leur présence est détectée derrière (par rapport aux distances de sécurité) et sur le côté (dépassement et remontée de file).
 FFMC 44 : la conduite d’un 2RM implique des choix très différents de la conduite d’un VL (adhérence, gestion des déséquilibres, prise de courbes, etc ...). Comment les gérez-vous ?
 M. PHILIPPE : Ces paramètres ne sont pas pris en compte faute de les connaître. M. PHILIPPE invite la FFMC à contacter la DGTIM pour un travail conjoint sur cette prise en compte dans les expérimentations.

M. Ferdinand MONEGER (chercheur université de Clermont, ergonome, les enjeux sociétaux)  : le véhicule autonome souvent bien coté en acceptabilité (à l’état de projet) n’est pas accepté ; il n’y a pas acceptation lors de la mise en place.
Les navettes sont souvent très critiquées car très lentes, avec des freinages intempestifs, etc … Les contrôleurs/conducteurs sont quasi systématiquement obligés de retirer des sécurités pour permettre leurs déplacements … il y’a nécessité d’adaptation à tout moment, ce que ne peut pas faire un logiciel : apprendre seul. Il faudrait des IA (intelligences artificielles) ; ce n’est pas possible. La généralisation des véhicules autonomes n’est pas dans un futur proche, leur futur est incertain du fait de la nécessité d’apprendre seul et pour l’acceptation des usagers.
 FFMC 44 : Afin, par choix politique, de mettre en place systématiquement des véhicules autonomes en remplacement des véhicules actuels (puisque l’humain est « faillible » dans sa façon de conduire), la tentation de contourner les problèmes (l’acceptation et la « carence » d’apprentissage des logiciels) en imposant une mobilité automatique vous semble-t-elle possible ?
 M. MONEGER ne confirme, ni ne réfute cette possibilité.

Mme Katell KERDUDO (service Mobilité Trafic, DIRO, projet SCOOP et C-ROADS avec la Bretagne) : la DIRO est engagée dans une expérimentation de véhicules connectés entre eux avec échanges d’informations pour améliorer la sécurité du réseau (ralentissement, bouchon, accident, etc ...). Pour cela, leur personnel a été formé à la saisie sur ordinateur dans les véhicules de service circulant et des constructeurs de véhicules connectés ont mis à disposition une flotte de VL : l’expérimentation dans le 44 porte sur le périphérique nantais, les nationales vers St-Nazaire et Vannes. Les informations sont relayées et récupérées par des bornes spécifiques UBRs le long des voies (grand mat avec un caisson en base, une masse au sommet et un panneau solaire). La gendarmerie est un partenaire actif de ce projet. Les véhicules se repèrent entre eux et par rapport à la chaussée en fonction du marquage qui doit être entretenu. Le projet actuel est de développer une application pour smartphone afin que tous les usagers soient connectés.
 FFMC 44 : comment espérez-vous développer un produit connecté mettant les conducteurs en situation d’utiliser leur smartphone en conduisant sans aggraver le danger routier, sachant que l’usage du téléphone est interdit, car il multiplie par 5 le risque d’accident (la commande vocale multiplie par 3, le texto lu par 17 et l’écrit par 21) ?
 Mme KERDUDO : … ? Nous allons utiliser l’usage actuel, ça se fait déjà sur les smartphones …
 FFMC 44 : nous soulignons notre satisfaction à voir le soin apporté au marquage au sol. Cela permet au motard d’avoir une bonne lecture de la route, MAIS surtout ne peignez pas les trous ou nids de poule (comme cela se fait sur le périphérique nantais) car dans ce cas vous mettez les usagers 2 RM en danger. Uniquement les 2RM !
 Mme KERDUDO : ...

M. Nicolas HAUTIERE (chargé de la R5G IFSTTAR) : le véhicule connecté individuel. Des expériences avec certaines marques sont en cours avec des accidents notamment lié au temps nécessaire pour que le conducteur reprenne la main.
 FFMC 44  : en quoi le fait de remplacer un véhicule individuel « traditionnel » par un véhicule individuel autonome va résoudre les problèmes d’engorgement de la circulation avec les dangers routiers qui y sont liés ?
 M. HAUTIERE : le véhicule ayant déposé ses passagers pourra retourner seul à l’extérieur de la ville et revenir à leur appel mettant le stationnement à l’extérieur. Le véhicule autonome étant plus précis dans sa trajectoire, 3 VA passeront là où passent 2 VL actuellement.

M. Gilles FARGE et Mme Marie-Amélie HORVATH (CEREMA Ouest) : retour sur les expérimentations des navettes sur Nantes Métropole. Présentation de l’expérience sur circuit fermé au niveau de la Capitainerie : bilan positif mais limité dans son exploitation. Expérimentation dans la zone de l’aéroport sur un réseau (3 kms sur l’heure de midi uniquement) ouvert à la circulation avec une vitesse réduite à 30 km/h au lieu de 50 km/h). L’expérience a été annoncée dans la presse et des drapeaux sur site la rappelaient. Des caméras positionnées pour observer le comportement des autres usagers montrent des minis bouchons avec des dépassements risqués. La navette a été mise à disposition des salariés pour aller déjeuner au restaurant d’entreprise, sans beaucoup de succès.
 FFMC 44  : l’expérience pouvait être dangereuse pour les autres usagers du fait de la très faible vitesse de la navette (environ 18 km/h) même inférieure à celle d’un vélo, mais avec un encombrement de grand VL. Il y’a un effet de surprise, donc un risque pour les usagers vulnérables. Comment pensez-vous résoudre ce problème dans la prochaine expérience entre le terminus de La Neustrie et l’aéroport ?
 M. FARGE : la navette (louée) nous a été présentée comme pouvant atteindre plus de 25 km/h par les commerciaux que nous avions contactés. En réalité sur site, elle faisait 17 km/h avec de nombreux coups de freins signalés par les passagers. Pour la prochaine expérience, une voie dédiée va être mise en place (voie de bus), les zones à risque seront les giratoires, notamment celui venant du périphérique où la navette sera en circulation ouverte.

Pascale Boutet et Jean-François Guihou



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