Bonjours,
il conviendrait d’apporter un droit de réponse sur les récentes assertions proférées par Mobilians et repris par DEKRA sur BFM/RMC hier.
La comptabilisation précise du parc de 2RM utilisés à l’échelle de la France susceptible de passer le CT en 2024
demeure un exercice relativement délicat.
En effet, en dépit de l’existence de données irréfutables issues de AAA Data (entreprise détentrice, entre
autres, du nombre des immatriculations attribuées par le ministère de l’Intérieur en vertu d’un partenariat officiel noué entre les deux entités), le recensement des véhicules roulants catégorie "L" et utilisés à l’instant "T" ne vas pas de soi.
Motocycles très peu et/ou sporadiquement utilisés, ou destinés à constituer des collections, statiques, ou défectueux et stockés pendant une durée indéterminée par leurs propriétaires, ou revendus et promis à une remise en état ultérieure non programmée
dans le temps par l’acquéreur, ou encore revendus en pièces détachées sans que leur certificat d’immatriculation n’ait été l’objet
d’une destruction administrative : le nombre de 2 RM quasi absents ou retirés du « service actif » reste, de facto, une inconnue statistique.
La reconnaissance de cette non prise en compte prive les observateurs d’une information clef au moment de consolider la
quantification du parc des motocycles effectivement en circulation.
Les chiffres avancés par Mobilians et repris par Dekra ne sont donc pas basés sur des sources fiables. Tout au plus cela permet à Dekra de faire une communication bien pauvres et ainsi de monter une fake news sur les prétendus 83% de motos qui seraient passées au CT en 2024.
Pour autant nous pouvons affirmer que selon GIPA, société internationale d’études de marché spécialisée dans l’après-vente
des secteurs de l’automobile, du deux roues motorisé et du poids- lourd, avance cependant le chiffre de 4 074 700
de cyclomoteurs, motos et trois roues motorisés non carrossés en circulation au 1 er janvier 2023. Il s’agit d’une
estimation réaliste, étayée par des études quantitatives menées tous les deux ans (depuis 2004) auprès d’un échantillon
représentatif de la population des usagers du 2RM, et par des données d’immatriculations publiées par
le Ministère de la transition écologique et de la cohérence des territoires
(SDES, RSVERO)
Une autre source mérite l’attention des observateurs. Si tenté qu’ils s’intéressent sérieusement au sujet. Il s’agit de France
Assureurs (ex-Fédération française de l’assurance), qui regroupe, rappelons-le, plus de 99% des entreprises d’assurances
et de réassurance qui opèrent en France, soit 252 sociétés.
Ainsi, pour l’année 2021, l’organisme déclarait 4 536 000 motocycles assurés (des moins de 50 cm 3 aux plus de 125 cm 3), non
compris les trois-roues et quadricycles à moteur.
En 2022, le chiffre est passé à 4 615 000 ( + 1,74% vs 2021).
Il importe ici de préciser que France Assureurs comptabilise uniquement les cyclomoteurs et motos de particuliers, autrement dit le nombre de contrats conclus avec des personnes physiques, et ce au 31 décembre des années considérées.
Les flottes d’entreprise n’y sont donc pas prises en compte.
L’écart entre les deux chiffres peut surprendre. En réalité, il met en évidence le caractère différencié des deux approches et des modes de calcul qui en découlent.
Le premier cherche à circonscrire le parc de 2 RM effectivement sur la route la majeure partie de l’année (et dont l’entretien est a priori suivi), tandis que le second ne se préoccupe en rien de la fréquence d’usage des véhicules, non plus de leur éventuelle immobilisation temporaire, voire définitive.
Pour finir il convient de préciser que la moyenne d’âge des véhicules à contrôler en 2024 est a calculer entre 1960 et 2017. C’est évidemment nécessaire pour affiner avec le plus de précision possible le nombre de véhicules catégorie "L" effectivement soumis au CT en 2024.
Evidemment tous ces paramètres n’ont peu ou prou été pris en compte par ses "sachants" qui nous assènent des vérités avec un aplombs digne d’un arracheur de dents.
Un droit de réponse s’impose pour éviter la propagation d’une telle "FAKE" qui peut vite devenir virale.
Bien à vous
Guy (49)